Pour commencer la visite d’une ville ou d’un pays qu’on ne connait pas, je pars du principe qu’il faut connaitre les uses et coutumes commerciales, à mon sens c’est avec ce genre de contact que l’on comprend tout de suite ou l’on a mis les pieds et à quel sauce notre portefeuille va être mangé !
Je pars donc pour les zones commerciales de la ville.
Le Grand bazar et le bazar égyptien sont naturellement mes premières cibles et ça tombe bien car ils sont très proche l’un de l’autre !
Istanbul, c’est énormément de petites rues comme celle-ci qui s’entrelace dans un balai incessant de commerçants et de consommateurs.
La ville grouille de partout à toute heure de la journée ou du soir, donc si vous n’avez pas le sens de l’orientation mieux vaut prévoir un GPS pour être serein !
Je pénètre donc par l’une des nombreuses portes du grand bazar.
Celui d’origine a été construit par le 7ème Sultan Ottoman : Mehmet II le conquérant en 1455, juste après la conquête de Constantinople en 1453, et je comprends assez rapidement qu’il n’usurpe pas sa notoriété !
Aucun doute, nous sommes bien dans l’un des plus grands bazars du monde !
Une superficie de 45 000m², 58 rues, une 20 aine de porte d’entrée et prêt de 3600 boutiques se livrant à une concurrence sans merci !
Séduire et alpager le client est une religion et une nécessité pour voir son commerce subsister dans cette ville à l’intérieur de la ville !
A la base il était un bazar plus modeste mais fut au XVIème siècle considérablement élargi par Soliman le Magnifique.
Par la suite il fut restauré à plusieurs reprises après avoir subi les affres du temps, un tremblement de terre en 1894 et plusieurs incendies, donc le denier est survenu en 1954 détruisant la moitié du bâtiment.
Clairement c’est le genre d’endroit où vous trouverez de tout, bijoux, tapis, textiles, épices et autres douceurs local.
C’est vraiment un endroit à part entière ou les odeurs se mêlent au brouhaha des passants au milieu de dizaines d’allées qui se croisent et s’entrecroisent dans une atmosphère orientale et occidentale à la fois.
Comme il est à côté, j’en profite et vais au bazar égyptien, ou le bazar aux épices.
Lui aussi possède plusieurs entrées comme son grand frère et enregistre 88 boutiques.
il fut édifié entre 1597 et 1664 à l’initiative de la Sultane Hatice Turhan.
L’idée était de pouvoir entretenir la récente mosquée Yeni Cami, grâce aux loyers des boutiques qui s’y installerait.
Etant donné que le bazar est encore là, force est de constater que l’idée de la Sultane était plutôt bonne !
A l’origine ont y vendait des plantes médicales et des épices pour la réalisation de soins ou à consommer.
Aujourd’hui les commerçant ont grandement élargie leurs gammes de produits et vous pourrez y trouver des sangsues pour les maux de tête (une coutume très ancienne turque), des bijoux, des fruits secs, de la confiture, des olives ou toutes sortes de miel.
Chose amusante ce bazar a été construit grâce aux impôts collectés en Egypte qui était une province Ottomane, c’est pour quoi on l’appelle le Bazar Égyptien !
Maintenant que l’on a fait le plein en épices et souvenir, il est temps de s’attaquer à l’un des monuments le plus important de la ville : La mosquée bleu ou Sultanahmet se trouvant dans le quartier du même nom !
Sur le chemin, je fais une pause chez Sehzade tombe sur un lieu très connu étant donné qu’il s’agit de l’un des meilleurs Kebap d’Istanbul ! Je vous le recommande vraiment et en plus ils sont sympas !
Le quartier de Sultanahmet est le quartier historique d’Istanbul.
Celui-ci est quasiment inhabité par la population turque hormis par les personnes travaillant dans le secteur du tourisme.
C’est par déduction, LE quartier le plus important d’Istanbul avec en plus de la mosquée bleue, Saint Sophie et le Palais Topkapi.
La mosquée bleue tire son nom des céramiques principalement bleue qui ornent ses murs intérieurs.
Elle fut construite entre 1609 et 1616, sous le règne du Sultan Ahmet 1eret est aujourd’hui un lieu incontournable.
Elle fut un point de départ du pèlerinage à La Mecque et a eu le privilège d’avoir six minarets.
La Mosquée sacrée de La Mecque en comptait autant à l'époque, mais en 1611, suite à de trop fortes pluies, le sultan Mourad IV ordonna une restauration, ce qui permit à la mosquée al-Harâm de recevoir un septième minaret !
La conception de la mosquée Sultanahmet est la quintessence de deux siècles de développement à la fois de mosquées ottomanes et d'églises byzantines.
A l’extérieur, Sedefhar Mehmet Ağa (sadiffar muhamad agha) l’architecte a utilisé de grandes quantités de marbres et de matériaux de qualités !
La cour est à peu près aussi grande que la mosquée elle-même, on sent vraiment que l’idée était de construire quelques chose exceptionnel !
Vu de l’intérieur de la cour, la mosquée devient une succession de coupoles et demi-dômes.
L'effet sur le visiteur est une harmonie visuelle parfaite qui conduit l'œil jusqu'au sommet de la coupole centrale ! et de nuit quand le muezzin appel à la prière c’est encore plus saisissant !
L’intérieur est tout aussi somptueux, Les coupoles sont soutenues par quatre piliers massifs !
À ses niveaux inférieurs, la mosquée est bordée de plus de 21 000 carreaux de céramique artisanale, faite à Iznik, à 90km d’Istanbul, dans plus de cinquante modèles différents.
Plus de 200 vitraux avec des motifs complexes laissent passer la lumière naturelle, aujourd'hui aidée par des lustres, qui soyons honnêtes sont clairement indispensable.
Ce lieu est incroyable temps dans l’admiration que l’on peut ressentir chez les visiteurs que par les fidèles qui s’y pressent aux horaires de prières.
D’ailleurs elle va commencer, nous allons les laisser tranquille et en profiter pour aller jeter un œil au mausolée Sultanahmet qui se trouve juste à côté de la mosquée !
En sortant de la mosquée je me rends dans le Mausolée d’Ahmet 1er, le grand patron de la Mosquée Bleue.
Il était monté sur le trône impérial à l'âge de 13 ans et mourut du typhus en 1617 à l'âge de 27 ans seulement.
Son Mausolée a été construit entre 1617 et 1619 et, comme la mosquée, il présente de fines tuiles d'Iznik.
Avec le sultan sont enterrés son épouse, Kösem, assassinée sur ordre de Hatice Turhan la femme de son fils le Sultan Ibrahim 1er, ses fils, le sultan Osman II et le sultan Murat IV ainsi que le prince Beyazıt, assassiné sur ordre de Murât, son demi-frère… Nous sommes sur des relations familiale un peu compliqué vous en conviendrez…
Mais, il faut savoir que les fratricides étaient monnaie courante chez les souverains ottomans, et que c’est notamment Kösem, l’épouse du Sultan Ahmet 1er qui réussira à mettre fin à cette pratique !
La figure de Kösem fait partie de la culture populaire et est une femme très appréciée encore aujourd’hui !
Avant de s’attaquer à l’énorme Palais de Topkapi et à la somptueuse Saint Sophie, je vous propose dans un premier temps une petite glace, car c’est la tradition ici ! Un moment vraiment amusant et gourmant dont vous avez du déjà voir de nombreuse vidéo sur le net, qui font la notoriété des glaciers du pays !
SI vous venez avec vos enfants allez-y c’est vraiment top !
Et maintenant, allons faire un petit tour au musée de l’archéologie d’Istanbul qui est simplement immanquable si vous venez en Turquie !
Je vais être franc, je ne m’attendais pas à voir de si belles choses dans ce musée.
Après une petite déception au musée de l’art turc et islamique, que j’ai trouvé particulièrement pauvre, ici nous ne jouons pas dans la même catégorie.
Les collections du musée sont impressionnantes, que ce soit en volume avec prêt de 800 000 pièces de monnaies, 70 000 livres anciens et un nombre incalculable de poteries ou parfaitement mis en valeur, comme les nombreuses statues et tapis exposé voir même incroyable avec des reliques comme des poils de barbe du prophète Mahomet !
Mais ce que j’ai trouvé incroyable en rentrant ici c’est ça !
Alors oui ces sarcophages sont superbement conservés en plus de pouvoir contemplé le roi de Sidon Tabnit dont le squelette date de 539 avant notre ère, mais ce n’est pas de ça dont je voulais parler, mais de ça !
On l’appelle, Le Sarcophage d’Alexandre ! Un Sarcophage en marbre de la fin du 4ème siècle avant notre ère provenant de la nécropole de Sidon (encore cette ville), au Liban.
Le sarcophage, en marbre conserve encore de légères traces des couleurs dont il était pourvu.
Il a la forme générale et les proportions d'un temple grec modèle réduit et les sculptures de l'un des côtés représentent Alexandre combattant les Perses à la bataille d'Issus.
Alexandre est représenté monté, portant une peau de lion sur la tête et se préparant à lancer une lance sur la cavalerie perse. Certains chercheurs pensent que la deuxième figure macédonienne à cheval près du centre représente Héphaistion, le vieil ami proche d'Alexandre.
Ce sarcophage était celui du roi Abdalonymos, dernier roi de Sidon, en Phénicie. Il avait été placé sur le trône par Alexandre, aussi lui rend-il vraisemblablement hommage à travers son sarcophage.
Après ce grand moment, et quelques étages plus haut, je tombe sur une salle superbe et ludique vendant les qualités du métier d’archéologues !
Pour créer des vocations aux plus jeunes j’ai trouvé ça vraiment super !
Sortie du musée, je fonce chez le coiffeur car je ne pouvais pas pénétrer dans la demeure des rois dans un état pareil… les gardes de Topkapi m’aurait instantanément refoulé à l’entrée et comme vous allez le voir, ils ne font pas rire…
Nous sommes dans la 1ere cour et vous assistez à la parade des Janissaires, constituant l’élite de l’infanterie de l’armée ottomane à l’apogée de l’empire.
La parade s’achève sur des chants qui, une fois terminé, annonce la ruée des touristes sur les différentes ailes du palais ou je vais justement vous emmener !
Concrètement Topkapi est devenu un énorme musée à partir de la fin de l’empire Ottoman en 1921 et est aujourd’hui le musée le plus visité de Turquie avec prêt de 3M de visiteurs annuel.
Le Palais est situé sur la pointe du Sérail, un promontoire donnant sur la corne d’or et la mer de Marmara avec des points de vue sublime sur le Bosphore.
Les 70 ha du palais sont entouré de 5km de rempart !
Topkapi signifie « Palais de la porte des canons » et ça construction commença en 1459 sous le sultan Mehmed II, conquérant de la Constantinople byzantine, qui choisit l’ancienne acropole byzantine comme lieu de construction.
Ce qui marque tous les visiteurs, c’est la taille des différents jardins ! il faut imaginer qu’au plus fort de son existence comme résidence impériale, le palais abritait plus de 4 000 privilégiés !
Nous passons donc dans la Salle du Divan, ou se réunissaient les hauts fonctionnaires de l’état, ministre, vizir etc…
La salle principale est décorée de tuiles et les trois longs sofas, sur les côtés, étaient les sièges réservés aux fonctionnaires.
Les collections que vous pouvez admirer sont constitué d’armes en tout genre, qu’il s’agisse d’apparat ou d’armes réellement utilisable il y en a pour tous les gouts.
Les tenues traditionnelles pour adultes ou pour les enfants montre la minutie dont faisaient preuve les couturiers dans le but de satisfaire les hautes instance du pouvoir en place.
Une multitude d’objets précieux et de grandes valeurs sont exposé, comme des coffrets luxurieux, des pièces d’or ou des pierres précieuses qui témoignes de la richesse dont jouissait le sultan.
Mais la vaisselle de grande qualité et le mobilier de luxe ne valent clairement pas la salle des reliques, qui d’après ma visite est la plus sollicité.
C’est d’ailleurs les rares ailes du palais ou des gardes sont constamment derrière vous, si vous avez le malheur de tenter de filmer quelques choses… bon je ne faisais pas exception et j’ai été repris par les gardes à 5 ou 6 reprises avant de m’arrêter et de me dire que finir le voyage en garde à vue ne serait pas forcément une très bonne idée.
Ceci dit j’ai tout de même eu le temps de vous filmer des reliques incroyables !
D’avance vous m’excuserez pour certaine prise de vue que j’ai dû faire un peu dans la précipitation !
Ici un bâton ayant appartenu au prophète Moise et à côté une relique que je trouve incroyable car il s’agit du bras de Saint Jean Baptiste !
Mais ça ne s’arrête pas là, on peut apercevoir de multiples empruntes de pied du prophète Mahomet, des vêtements ayant appartenu à l’une de ses légendaires filles Fatima, des lettres du prophète, des fragments de sa tombe ou des fragments de bois du plafond de la Kaaba, le lieu le plus sacré de l’islam ainsi que de nombreuses reliques que je vous laisse admirer.
De retour dans la 3ème cour, je me suis dirigé vers la bibliothèque situé au centre de celle-ci qui est un bâtiment tout aussi somptueux que les autres mais où je suis tombé sur un document dont j’avais oublié la redécouverte en 1929 au palais Topkapi ! la Carte de Pîrî Reis !
La carte de l’amiral et Cartographe Ottoman du même nom, représente les côtes occidentales de l’Afrique et les côtes orientales de l’Amérique du sud.
Cela démontre les connaissances géographiques des Turcs au début du XVIème siècle malgré qu’ils se trouvent assez loin de l’océan atlantique et des Amériques.
Je sors du palais et me dirige vers ma dernière et ultime destination, Saint Sophie.
Mais juste avant, un petit break pour prendre un café car plus qu’une religion c’est un carburant qui m’est indispensable et le savoir-faire turc en la matière n’est plus à prouver !
Au passage, Impossible de se lasser du parc séparant Saint Sophie de Sultanahmet, d’ailleurs les touristes ne s’y trompe pas, c’est toujours bondé.
Passé la file d’attente et la fontaine accueillant les visiteurs, je me retrouve devant l’entrée du bâtiment ou le monde s’agglutine.
Derrière l’énorme porte d’entrée on comprend très rapidement ou l’on met les pieds et l’on sent que l’on ne sera pas déçu une fois au cœur de Saint Sophie.
C’est simplement incroyable, vous êtes comme happé de l’intérieur et c’est plus de 1000 ans d’histoire qui vous contemple.
Les 55m de haut du dôme y sont évidemment pour quelques choses, on peut ressentir le poids des années de cette vieille dame qui malgré les affres du temps, nous offre en spectacle le savoir-faire et l’amour, que les hommes lui ont donné.
C’est en 325 que l’empereur Constantin fit ériger la première basilique nommée Sainte-Sophie. Le nom de la basilique à cette époque ne vient pas de la sainte du même nom.
Ce monument était à l’origine consacré à la Sagesse divine (en grec Hagia Sophia), d’où est étymologiquement tiré son nom. Après le règne de Constantin, son fils Constance décida de l’agrandir, et Sainte-Sophie devint alors l’église épiscopale de Constantinople.
Mais le monument connut plusieurs déboires : un premier incendie en 404, puis un second lors d’un soulèvement populaire en 532.
Justinien 1er, l’empereur qui régnait alors, décida de la reconstruire et d’en faire le monument le plus prestigieux que la ville eut connu depuis sa fondation.
Le grand dôme à subit de nombreuse restauration voire reconstruction, comme par exemple suite au séisme du 7 mai 558 qui entraina la destruction totale de celui-ci.
A l’origine il s’agissait donc d’une Basilique chrétienne, elle devint musulmane en 1453 sous le sultan Mehmet II et gardera ce statut jusqu’à la fin de l’empire Ottoman pour devenir l’un des musées les plus visités de la Turquie.
Enfin elle redeviendra une mosquée le 10 Juillet 2020 suite à un décret du conseil d’état turc.
Saint Sophie ou Aya sophia comme disent les locaux, a donc eu une vie relativement mouvementée.
Si vous passez à Istanbul je vous invite réellement à prendre du temps dans ce lieu incroyable.
L’architecture intérieur est somptueuse, comme en témoigne le mihrab bordé de 2 chandeliers énorme rapporté par Soliman le magnifique lors de sa conquête de la Hongrie en 1541.
Mais plus que des mots, je vous laisse profiter du lieu.
Sources et liens :
- Wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Sainte-...
- GEO : https://www.geo.fr/voyage/turquie-pou...
- Futura Science : https://www.futura-sciences.com/plane...
- Musée de l'archéologie d'Istanbul : https://muze.gen.tr/muze-detay/arkeoloji