Bonjour et bienvenue au Journal de l’histoire
Pas de suite à nos aventures Lyonnaise pour le moment, les tournages en extérieur étant malheureusement impossible comme chacun le sait.
Mais parce que certains sont frustrés de ne pouvoir faire leurs sports collectifs hebdomadaire, nous vous proposons à défaut de le pratiquer, d’en connaître les origines !
Nous allons nous intéresser à ce qui serait l’un des ancêtre du football moderner : l’Ulama créé par nos amis aztèques et maya, connus aussi sous le nom de jeu de pelote.
D’ailleurs allons-y !
Ces ancêtres n’ont pas seulement influencé notre éducation ou encore nos connaissances sur la médecine, ils ont également inspiré nos sports modernes. Comme nous allons le voir, ils ont inventé les bases des premiers sports collectifs qui avaient une profonde signification dans leur vie de tous les jours.
Vieux de 3000 ans l’Ulama c’est un sport rituel ayant pour objectif de marquer un but dans un anneau de pierre en utilisant un ballon en caoutchouc de 4kg, avec les hanches mais sans les mains.
Le jeu de balle a fait l’objet de description particulièrement précise de la part de chroniqueurs européens et indigènes.
A l’image de Christopher Weiditz, peintre du XVIème siècle, qui fut un des premiers à illustrer l’Ulama qui se joua devant Charles Quint en 1528.
Les codex indigènes constituent une source non négligeable d’information, dont Éric Taladoire, célèbre historien et archéologue français a répertorié de nombreuses représentations de terrains de jeu dans plusieurs manuscrits.
Notre connaissance de ce sport vient en outre de la grande variété d’objet laissé par ces ancêtres. Nous retrouvons des artefacts tel que des maquettes de terrain en céramique représentant des joueurs en train de s’affronter ou encore une fresque à Teotihuacan.
Un certain nombre de vases, provenant majoritairement de la zone maya, représentent également des terrains et des joueurs. Des figurines isolées, notamment sur l’île de Jaina, viennent appuyer les précédentes découvertes.
Ce n’est peut-être pas un hasard que ce type de sport ait émergé dans cette zone du globe par la présence dans la forêt tropicale d’hévéa, un arbre à sève en caoutchouc naturel qui leurs permis de concevoir les ballons nécessaires pour la pratique de Ulama.
Le terrain prenait en général la forme d’un I majuscule.
Le but du jeu est de renvoyer la balle dans le camp adverse sans qu’elle ne touche le sol, comme nous pouvons l’observer dans une composante du Volley-Ball.
Malgré quelques différences de pratique entre les différentes périodes et les évolutions culturelles de la Mésoamérique, il est à noter qu’on retrouve certaines règles de base communes, malgré que le nombre de joueurs composant les deux équipes prête encore à débat tant il varie selon les sources, L’ulama pouvait se jouer à deux, à dix, voire plus.
Les joueurs se faisaient face, de part et d‘autre d’une ligne centrale, sur un terrain délimité latéralement par des murs d’une dizaine de mètres de hauteur et pour la plupart du temps incliné.
Pour se renvoyer la balle, les joueurs pouvaient utiliser les coudes, les hanches, les fesses ou leurs genoux, tout en interdisant les mains et les pieds. La balle pesant un poids non négligeable de 4kg, utiliser ses mains ou ses pieds pouvait donc représenter un certain danger.
Fort heureusement les joueurs portaient des protections (coudières, genouillères et une ceinture de cuire appeler joug) pour atténuer la violence des coups.
Nous allons voir que c’est un sport bien plus complexe qu’il n’y parait à l’image du décompte des points. Une équipe commet une faute si elle ne rattrape pas la balle, ne la renvoie pas dans le camp adverse ou utilise une partie interdite du corps.
Elle perd donc un point et l’équipe adverse en gagne un. La partie s’achève lorsque le nombre de points déterminé à l’avance est atteint.
Dans le cas où les terrains avaient des murs latéraux équipés d’anneaux, la partie pouvait également s’arrêter si un joueur réalisait l’exploit (excessivement rare) de faire passer la balle dans l’anneau du camp adverse.
Pour mesurer sa place dans la culture maya, un chiffre retient particulièrement l’attention. Les archives nous montrent que 16 000 ballons étaient distribuées chaque année. Cette pratique massive s’explique car elle était étroitement liée avec les rituels religieux et les cérémonies d’hommages aux dieux de l’époque.
Sa symbolique est intimement liée avec la croyance maya : la balle représente le soleil et sa trajectoire dont la course ne doit pas être arrêtée. Le sol représente les ténèbres, le royaume des morts, « l’inframonde maya », et la lutte perpétuelle que l’homme doit mener pour se détacher des ténèbres et rejoindre le soleil ; les cibles de pierres disposées à l’Est et à l’Ouest, représentent le levant et le pontant.
Au-delà d’être une fonction symbole de la communauté, sa pratique servait à trancher des débats, des conflits politiques, des rivalités de lignage entre nobles ou pour accomplir un rituel de fertilité agricole.
il aurait même été possible que les parties les plus importantes se déroulent au début et à la fin des saisons des pluies car il était temps de se consacrer à l’agriculture, le résultat donnant des indices divinatoires et permettant de révéler la volonté des dieux.
Ce lien entre croyance et réalité est d’autant plus important que la guerre et l’agriculture étaient les deux principaux piliers de l’économie préhispanique.
Nous retrouvons trace de nombreux terrains dans des cités cosmopolites comme la célèbre Teotihuacan.
Le jeu était associé à la guerre et le terrain à la résolution du conflit, c’était donc un enjeu majeur pour les dirigeants sur le contexte économique, politique et sociétale.
2Une part mystérieuse entoure cette pratique sportive car dans la culture maya, les sacrifices mais aussi le fait d’être sacrifiés sont des honneurs faits aux dieux.
Les vainqueurs ou les vaincus avaient donc le privilège de mourir par décapitation : un rituel qui provoquait des flots de sang, symbole d’abondance et de fertilité végétale.
Ceci pourrait expliquer la présence des râteliers de crânes se trouvant sur plusieurs sites archéologiques à proximité des terrains.
Nous ne rentrerons pas plus dans ces théories car elles fonts encore l’objet de plusieurs interprétations à cause du manque de sources.
Pour conclure cette partie, le Popol Vuh, un manuscrit maya rédigé « en quiché » datant de l’époque coloniale et étant à ce jour le document le plus important dont nous disposons sur les mythes mayas, explique la forte symbolique du jeu sur la société maya.
Avec l’arrivée des conquistadors en 1519, la pratique de ce sport sera interdite à cause de sa connotation politique et religieuse. Ce fut d’ailleurs une des premières pratiques à être censurée.
Il est indéniable que ce sport “rituel” à laisser une empreinte sur ceux d’aujourd’hui au vu de l’influence qu’il a eu sur les règles de certains jeux moderne et de notre manière de la consommer
L’Ulama en lui-même a été réhabilité par de jeunes mexicains il y a peu. En le pratiquant ils ont pour objectif de renouer avec leurs racines. Le symbole est d’autant plus fort de le voir réapparaître en 2019 à Mexico, sur un terrain neuf certes mais historique car il s’agissait du premier match depuis sa disparition, 500 ans auparavant dans la capitale.
Plusieurs états du Mexique comptent des équipes féminines, masculines et juniors qui se rassemblent chaque semaine malgré la rudesse de la discipline.
Nous arrivons au terme de cette émission et nous espérons que vous avez passer un bon moment en notre compagnie.
N’hésitez pas à vous abonner, activer votre cloche, nous mettre un petit pouce bleu ou tout simplement, et surtout !
A nous dire en commentaire ce que vous en avez pensez !
Je vous dis à la prochaine et n’oubliez pas :
Vous, écrivez l’histoire ! même en restant chez vous 😀
Sources :
–Ouest France
–ElSalvador
–Mexique Découverte
–Wikipédia
–BalleCourbe
–France Tv Info